Elle soupira et j'eu l'impression de l'avoir énervée plus qu'elle ne l'était déjà. Puis, soudain, elle saisit ma main entre les siennes et ce geste me laissa interdite et tandis que je me remettais de ma surprise d'une telle proximité elle parla. Je l'écoutais puis répondis :
"Il n'est pas toujours facile de se comprendre, que ce soit de façon interraciale ou avec les siens mais il faut s'efforcer d'observer et d'essayer de comprendre pour éviter les conflits inutiles. Je comprends votre méfiance mais vous ne ferez que vous attirer des ennuis si vous persister à réagir aussi vivement lorsqu'une personne vous contrarie. Quoi qu'il en soit je suis heureuse de savoir que vous saurez prendre les bonnes décisions lorsqu'il le faudra."
Je ne savais pas si je pouvais dégager ma main des siennes sans la froisser et je ne voulais pas que le peu de calme qu'elle avait retrouvé vole en éclats à cause de moi aussi ne bougeais-je pas.
"Nous devrions retourner avec Jared, il est la seule personne que nous connaissions et nous ne sommes pas allées lui parler pour le laisser en plan à la première occasion."

Je fus soulagée de sentir ma main à nouveau libre. Je n'étais pas très portée sur les contacts aussi intimes. Je vis Lindorie prête à me suivre et nous fîmes à peine trois pas pour rejoindre Jared que nous entendîmes une voix féminine qui asséna de violentes paroles à Igor, faisant s'arrêter Lindorie et moi-même par la même occasion. Lindorie se retourna pour découvrir à qui appartenait cette voix et je fis de même avant de me retourner dans la direction que nous avions prise puis je fis signe à Lindori d'avancer avec une légère angoisse et je rejoignais Jared en espérant que les choses n'allaient pas encore empirer. Je n'avais pas envie de passer mon temps à jouer les médiatrices et si je l'avais fait avec Lindorie c'était uniquement parce-que je la connaissais un minimum mais cette femme aux longs cheveux noirs m'étaient inconnue et je ne voulais pas être mêlée à un nouveau conflit.

Je remarquais la jeune fille m'ayant entendu et lui sourit en levant un sourcil avant de m'approcher.
"Je vous conseille fortement de ne pas prendre trop personnellement ce qu'il peut dire, Igor est un bon chef mais la subtilité ne fait pas parti de son vocabulaire." lui prodiguais-je, ne cherchant absolument pas à cacher mes propos des oreilles indiscrètes, cela n'était point un secret après tout.
Je tournais mon regard vers la demoiselle aux cheveux blancs à présent.
"Vous n'avez pas grand chose à craindre de moi jeune femme, à part si l'on me paye pour ça. Mais ce n'est pas comme s'il y avait beaucoup d'employeurs dans ce village tranquille, donc."
Je regardais à nouveau les chevaux, ne pouvant m'empêcher de me dire qu'Igor avait tout de même fait un très bon choix, ces deux là tiendraient la distance sans trop de problème à condition de ne pas les épuiser dès le premier obstacle.

"Ce n'est pas vous que je crains mais le prochain conflit inutile que vos propos pourraient créer, nous avons perdu déjà bien assez de temps avec tout ça alors que nous avons bien mieux à faire." répondis-je un peu sèchement.
Ce n'était pas dans ma nature de m'énerver mais je commençais à être franchement agacée et me demander si j'attirais vraiment autant les personnes pouvant causer des problèmes, je n'avais pourtant pas l'impression d'être le genre de personne pouvant attirer les perturbateurs. Je soupirais puis j'ajoutais :
"Désolée, je ne voulais pas mal vous parler."

"Ne craignez rien, Igor est habitué à mes railleries." lui lançais-je sans la regarder.
Je m'avançais vers les chevaux afin de flatter leur encolure comme si j'avais déjà oublier toute présence des gens autour de moi.
"Oui, magnifiques et vaillants." murmurais-je.

Le salut d'Igor m'interrompit lors de ce moment privilégié avec ces belles bêtes, mais je n'en tint pas rigueur et le salua à mon tour.
"Bonjour Igor. Oui, le sommeil m'a tenue plus longtemps que prévu, je me serais bien présentée pour vous accompagner, mais il m'en empêcha. Cela m'aurait occupée, il n'y a plus de proposition de travail pour moi au village depuis quelques jours, et je comptais lever le camp étant donné que je ne tiendrais pas longtemps niveau argent sans ça. Regarde ça, ma bourse est presque vide."
Je lui indiquais ma pauvre bourse, un sourire en coin. Ce n'est pas comme si j'avais réellement besoin d'argent pour subvenir à mes besoins premiers. Cela apportait un confort, mais ça se limitait à cela.

"Ais-je vraiment l'air d'une damoiselle à parler chiffon mon cher Igor ? Cela dit, je vous accompagne volontier."
Je me tournais alors vers dame Davandrel, l'elfe qu'il avait traité avec dédain plus tôt et qu'il m'avait indiqué, et lui tendis alors les rênes d'une des montures que je tenais, gardant les autres.
"Enchantée dame Davandrel, Je me nomme Talis Marghaat. j'aurais du me présenter plus tôt à vous."

Je saluais de même les deux autres compagnons de Lindórie qu'elle me présentait.
Les cheveux d'Yrae étaient bien étranges et m'avaient évidemment tapé dans l'oeil, je ne pu me retenir de lui exposer la question qui me taraudait.
"Je n'ai jamais vu tels cheveux. Cette blancheur est elle naturelle ?"
Je regardais la jeune elfe d'un coin de l'oeil, me demandant si elle était toujours en colère par les propos d'Igor, sa mine me confirma mon hypothèse et décidais-je alors d'en toucher un mot à l'intéressé plus tard.

La question tomba plus tôt que je ne l'avais prévu et venant d'une personne m'étant aussi étrangère elle me dérangeait d'autant plus. J'avais souvent pu remarquer les regards curieux se poser sur moi puisque je n'avais rien d'une elfe ou d'une tieffelin ma couleur de cheveux intriguait.
"Elle l'est devenue, d'une certaine façon." répondis-je simplement, n'ayant aucune envie de donner plus d'explications à ce sujet, la façon dont mes cheveux avaient blanchis était à la fois incroyable et risible, suffisamment pour qu'elle devienne l'un des sujets les plus délicats dont je puisse parler.

La réponse de la jeune femme ne m'étonna pas tant que ça et je ne cherchais donc pas à en savoir plus.
Je me mis donc en marche, suivant la troupe, faisant attention à où je mettais les pieds et cherchant un passage pour que le cheval passe sans trop de problème.

Je saluais notre nouveau compagnon sans savoir depuis quand elle était arrivée à nos côtés ni depuis combien de temps le groupe s'était mis en marche. J'avais du le suivre, inconsciemment plongé dans mes pensées.

J'essayais de descendre prudemment le chemin, faisant bien attention où je posais mes pieds, essayant de ne pas dégringoler en bas de celui-ci et me blesser gravement, ce serait bête. Je cherche chacun de mes appuis et prends bien garde mais je sens que je pourrais tomber d'un instant à l'autre, un seul faux pas et je me retrouverai en bas plus vite que prévu.

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J'avais été désigné comme l'un des deux premiers à ouvrir la marche. J'avançais prudemment, craignant à chaque instants de tomber. Le chemin que je prenais habituellement lors de mes patrouilles avait décidément bien changé...

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J'attendais qu'un groupe soit assez loin, comme l'avait conseillé Igor avant de m'engager prudemment, m'assurant que le cheval me suivait bien. J'observais le terrain à franchir à chaque pas, cherchant l'endroit le plus sur pour y poser le pied sur lequel je prenais appui craintivement à chaque fois.

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